Pourquoi s'épile-t-on (vraiment) ?
La réponse courte : parce qu'on nous a appris à le faire. La réponse longue : parce que depuis des décennies, la peau lisse est devenue un symbole de féminité. Comme si le poil était une erreur de la nature, un truc moche, sale, ou pire : masculin. On s'épile à 12 ans, souvent parce qu'une copine nous a dit qu'on avait des jambes "poilues", ou parce qu'on a vu dans un magazine que pour "être sexy en maillot", il fallait passer par la case cire. Mais qui a vraiment décidé ça ? À quel moment la norme est devenue la souffrance pour avoir l'air "présentable" ? Certainement pas nous.
Ce que l'épilation coûte (en vrai)
On ne parle pas seulement d'argent (quoique). L'épilation, c'est :
- Du temps : entre les rendez-vous en institut, les séances de rasage express avant un date ou les retouches à la lumière du matin, on y passe des heures.
- De la douleur : cire, épilateur, pince à épiler, laser... tout est plus ou moins un instrument de torture moderne.
- De l'argent : entre 20 et 100€ par mois selon la méthode choisie. Calcule sur 10 ans... on parle d'une petite voiture.
- Du stress : la peur du poil oublié, du bouton post-épilation, du duvet qui repousse plus dru (spoiler : c'est faux).
Et pourtant, on continue. Par réflexe. Par automatisme. Par pression invisible mais bien réelle.
Les poils : une histoire politique (oui, vraiment)
Le poil n'est pas qu'un détail esthétique. C'est aussi un sujet éminemment politique. En 1915, une campagne de pub américaine a lancé la mode de l'épilation des aisselles. Hasard ? Pas vraiment. L'idée était de vendre plus de rasoirs. Et ça a marché. Depuis, l'épilation est devenue une norme, surtout pour les femmes. Ne pas s'épiler, c'est prendre le risque d'être vue comme négligée, sale, voire militante. Mais aujourd'hui, des femmes célèbres comme Julia Roberts, Lourdes Leon ou Gigi Hadid assument leurs poils en public. Et elles ne s'excusent pas. Les réseaux sociaux aussi changent la donne. Des comptes comme @janinamendia ou @bodyhairmovement prônent l'acceptation totale du corps, poils inclus. Une vraie révolution poilue est en marche.
Mais... c'est moche les poils, non ?
Tu l'as pensé ? C'est normal. On nous l'a répété toute notre vie. À force d'entendre que c'est "plus joli" sans, on finit par y croire. Mais la beauté est une construction. Si demain toutes les stars et les influenceuses arboraient fièrement leurs poils, on trouverait ça sexy, stylé, moderne. Regarde les tendances mode : on a bien fini par remettre des jeans taille basse et des crocs aux pieds. Alors pourquoi pas les poils ?
Les poils, c'est aussi... utile
On l'oublie trop souvent, mais les poils ne sont pas là pour nous pourrir la vie. Ils ont une vraie fonction :
- Ils protègent la peau des agressions extérieures.
- Ils régulent la transpiration.
- Ils évitent les frottements (adieu les irritations en été !).
- Ils participent à la sensibilité de certaines zones (oui, ça inclut les parties intimes).
Les poils sont une protection naturelle. Pas un bug esthétique.
Alors, faut-il vraiment s'épiler ?
La seule vraie réponse, c'est : tu fais ce que tu veux. Tu aimes la sensation de jambes lisses ? Garde ton rasoir. Tu préfères ne plus y penser ? Lâche l'affaire. Tu veux alterner selon les saisons, les envies, ton humeur ? Parfait aussi. Ce qui compte, c'est de choisir pour toi, pas pour les autres. Pas pour ton mec, pas pour ta mère, pas pour ton esthéticienne préférée.
Petit guide de survie si tu veux arrêter (ou espacer) l'épilation
- Préviens ton entourage (ou pas) : si tu ne veux pas te justifier, ne le fais pas. Sinon, un "j'ai décidé d'arrêter de me faire mal, et c'est génial" suffit.
- Choisis tes batailles : tu peux commencer par garder tes jambes poilues en hiver. Personne ne le verra (et même si).
- Hydrate ta peau : poils ou pas, une peau douce, c'est agréable.
- Ignore les remarques : il y en aura peut-être. Ce n'est pas ton problème.
- Suis des comptes body positive : ça aide à se désintoxiquer du diktat de la peau lisse.
Et les hommes dans tout ça ?
C'est là que ça pique. La plupart des hommes ne s'épilent pas. Et personne ne leur dit rien. Pire : leurs poils sont souvent considérés comme virils, sexy, normaux. Pourquoi cette différence de traitement ? Pourquoi un torse velu, c'est hot, et des jambes poilues, c'est honteux ? On attend des femmes qu'elles soient lisses, douces, parfaites. Et si on arrêtait d'attendre quoi que ce soit ?
Conclusion : ton corps, tes poils, ton choix
S'épiler ne devrait jamais être une obligation. Ce n'est ni sale, ni rebelle, ni étrange de garder ses poils. C'est juste naturel. Et tant mieux si tu veux les garder. L'important, c'est de faire la paix avec ton corps. Avec ou sans poils. Et si la vraie révolution beauté, en 2025, c'était d'être enfin libre de choisir ?