Pourquoi elle a décidé de tout envoyer valser (le soutien-gorge y compris)
Clara, 42 ans, cadre dans une boîte de communication à Lyon, n'a jamais été une fan de lingerie. Mais c'est le premier confinement de 2020 qui a tout déclenché. "Je suis restée en télétravail pendant deux mois, sans mettre un seul soutien-gorge. Et j'ai réalisé que je respirais mieux, que je bougeais mieux, et que je dormais carrément plus détendue", explique-t-elle. À la reprise, elle a tenté de remettre un soutien-gorge… "J'avais l'impression de porter une muselière sur la poitrine. C'était devenu insupportable."
Mais comment tient-elle le choc sans armatures ?
La grande peur : que les seins tombent. Spoiler alert : c'est l'inverse qui s'est produit. Clara, qui fait un bonnet C, jure que sa poitrine est aujourd'hui plus haute qu'avant. "Mes seins sont plus toniques. Je pense que les muscles pectoraux ont été sollicités naturellement pour compenser. C’est comme si j’avais fait du fitness pour boobs, sans y penser." Et ce n'est pas qu'une impression. Selon une étude de l'université de Besançon, arrêter de porter un soutien-gorge permettrait un meilleur maintien naturel chez les femmes de moins de 50 ans. À condition de bouger régulièrement.
Ce qui a changé dans son corps (et dans sa tête)
Clara parle de sa transformation physique comme d'un déclic. Voici ce qu'elle a remarqué :
- Une posture nettement meilleure : "Sans les bretelles qui tirent, j'ai redressé mes épaules et gagné en souplesse au niveau du dos."
- Une poitrine plus ferme : "J’ai même l’impression qu’ils ont repris un peu de galbe, comme si la peau s’était retonifiée."
- Moins de douleurs cervicales : "Avant, j'avais souvent des tensions au niveau de la nuque. Disparues."
- Une confiance en elle décuplée : "Je me sens libre. J’ai arrêté de me juger à travers le prisme de mes sous-vêtements."
Et la réaction des autres ?
C’est là que ça devient croustillant. Dans la rue, elle a remarqué quelques regards... "Les premiers temps, j’avais l’impression qu’on voyait tout, surtout quand il faisait froid. Mais au final, les gens s’en foutent. C’est surtout moi qui devais déconstruire ce que j’avais appris." Au bureau, certaines collègues lui ont posé la question en mode mi-inquiète, mi-curieuse : "Tu n’as pas mal au dos ?" Clara a répondu en souriant : "Justement, j’ai arrêté d’avoir mal."
Mais est-ce vraiment pour tout le monde ?
Attention, Clara ne fait pas de prosélytisme. "Je dis pas qu’il faut toutes brûler ses soutiens-gorge. Je dis juste : teste. Même quelques jours, chez toi. Observe ton corps. Tu seras surprise." Chaque poitrine est différente. Certaines femmes, notamment avec un bonnet D ou plus, peuvent ressentir plus d’inconfort au début. Mais il existe des alternatives plus douces que les soutiens-gorge classiques : bralettes en coton, bandeaux sans armatures, ou carrément des tops renforcés.
Les bienfaits du no-bra validés par la science ?
Plusieurs études ont analysé les effets de la vie sans soutien-gorge. Voici ce qui ressort :
- Une meilleure circulation lymphatique : les armatures et élastiques peuvent comprimer les canaux.
- Un maintien naturel boosté : en sollicitant davantage les muscles et les ligaments internes.
- Moins de mycoses et irritations : surtout en été, où l’humidité sous les bonnets favorise les bactéries.
Et sur le plan psychologique ? L’impression de "laisser tomber" les diktats est puissante. Clara parle d’une "forme de féminisme au quotidien".
Elle a même convaincu sa fille (et sa mère)
Clara raconte que sa fille de 15 ans a décidé de ne jamais commencer à en porter. "Elle m’a dit : 'Si t’as pu t’en passer, pourquoi j’en mettrais ?'" Quant à sa mère, 68 ans, elle a arrêté d’en porter chez elle depuis un an. "Elle n’imagine pas revenir en arrière."
Et côté style, ça donne quoi ?
Contrairement aux idées reçues, le no-bra ne t’oblige pas à porter des t-shirts informes. Clara a trouvé des astuces simples :
- Privilégier des tissus épais ou texturés (coton côtelé, lin, maille...)
- Opter pour des hauts à motifs pour flouter les formes
- Porter des débardeurs en dessous des chemises ouvertes
- Et quand vraiment il faut "faire genre", une bralette fine qui ne serre pas
La morale de cette histoire ? Tu es libre (et tes seins aussi)
Clara n’a pas juste changé de sous-vêtement, elle a changé de regard sur elle-même. "On m’a appris que mon corps devait être contenu, modelé, caché. Aujourd’hui, j’ai envie qu’il vive, tout simplement." Et si c’était ça, la vraie révolution féminine ? Pas dans une loi, ni dans une manif. Mais dans ce petit moment où tu décides, un matin, de ne plus te coincer dans une armature pour plaire à un idéal flou. Et si tu testais ce week-end ? Un dimanche no-bra, ça te tente ?
