Un mail qui fait trembler la direction des ressources humaines
Tout commence par un email. Sobre, professionnel, sans fautes. Une salariée d'une grande entreprise française adresse une demande inhabituelle à sa DRH : "Je souhaite poser deux jours de congé menstruel pour mon conjoint, car mes règles le rendent nerveux, irritable et improductif." Oui, tu as bien lu. Elle demande un congé... pour son mari. Motif : il vit mal son cycle à elle.
Un congé menstruel... à l'envers
La demande a évidemment fait le tour du service RH, puis des couloirs, avant d'atterrir, imprimée, dans la machine à café. Les avis fusent. Est-ce du génie ? De la provocation ? Un acte militant ? Les interprétations divergent. Certaines collègues applaudissent l'idée : "C'est une excellente façon de pointer du doigt à quel point les règles impactent la vie des femmes, et à quel point les hommes s'en moquent." D'autres hurlent au sabotage : "Elle décrédibilise totalement le vrai combat pour le congé menstruel. On ne joue pas avec ça."
La France en retard sur la question
Rappelons qu'en France, le congé menstruel n'est pas encore une réalité, contrairement à l'Espagne, au Japon ou encore à l'Indonésie. Et quand certaines entreprises françaises comme WittyFit tentent de l'appliquer, cela reste marginal. Alors, quand une femme retourne la situation pour mettre son mari au centre du sujet, ça pique.
Sexisme inversé ou satire brillante ?
Pour beaucoup, la demande est une satire sociale. Une façon de mettre en lumière l'invisibilisation des douleurs menstruelles en forçant une absurdité inverse. Car après tout, pourquoi un homme, qui ne vit ni douleurs, ni saignements, ni fatigue chronique, aurait besoin de repos pendant nos règles ? L'auteure de la demande, que nous avons contactée sous couvert d'anonymat, nous a expliqué : "J'ai voulu montrer l'absurdité de devoir justifier ce que l'on vit chaque mois. Il m'écoute à peine quand je parle de mes douleurs. Mais quand je suis irritable, là, ça devient son problème. Alors j'ai retourné la logique."
Les réseaux sociaux s'enflamment
La capture d'écran de la demande RH, floutée, a été relayée sur Facebook et Instagram, où les commentaires pleuvent :
- "Elle est géniale. C'est exactement ce qu'il faut pour faire avancer les mentalités."
- "Non mais c'est ridicule. On ne lutte pas contre l'injustice avec de la débilité."
- "Son mari va demander un arrêt maladie pour oppression conjugale maintenant ?"
- "Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer."
Même LinkedIn s’est emparé du débat, entre DRH outrés, coachs en bien-être au travail, et consultants qui flairent le bad buzz corporate.
Et si on parlait vraiment des règles au travail ?
Au lieu de rire (ou de s'offusquer), l'affaire soulève une vraie question : quand est-ce que les entreprises prendront au sérieux la santé menstruelle ? Une étude récente publiée dans le Journal of Women's Health révèle que plus de 67 % des femmes souffrent de douleurs menstruelles au travail, impactant leur concentration et leur productivité. Et pourtant, il est encore mal vu de le dire à son manager. Pire, certaines femmes posent des RTT pour ne pas avouer qu'elles n'en peuvent plus de souffrir au bureau.
La comédie pour faire passer un message ?
Le "congé menstruel masculin" n'a évidemment pas été accordé. Mais l'effet médiatique, lui, est réussi. Le message passe. Il dérange, il divise, il fait réagir. Et c'est peut-être là tout l'intérêt. Parfois, pour être entendue, il faut hurler en silence... ou écrire un mail absurde.
Un débat qui ne fait que commencer
Faut-il institutionnaliser le congé menstruel ? Est-ce que ça va creuser l'écart hommes/femmes dans l'emploi ? Ou est-ce que ça peut au contraire être une mesure de justice sociale ? Le débat est ouvert. Et cette histoire, aussi "WTF" soit-elle, a au moins eu le mérite de remettre le sujet sur la table.
Et toi, tu ferais quoi à sa place ?
Dis-nous en commentaire si tu trouves cette action brillante ou totalement déplacée. Est-ce qu'une démarche comme celle-là fait avancer le débat, ou le ridiculise ? Une chose est sûre : on n'a pas fini d'en parler...