Pourquoi j’ai eu cette idée franchement débile
Soyons claires : je m’ennuyais. Et comme toutes les filles qui s’ennuient, j’ai ouvert Tinder. Mais cette fois, j’ai eu une pensée tordue : "Et si je faisais un faux profil d’influenceuse ?" Tu sais, celle qui a toujours une lumière parfaite, des citations en anglais dans sa bio, et qui "travaille en collab" avec des marques de gummies pour les cheveux. Je voulais voir si ça changeait quelque chose. Si les mecs swipeaient plus. S’ils parlaient différemment. Et surtout… si j’allais tomber sur des cas sociaux encore plus gratinés que d’habitude. Spoiler : oui.
Le profil que j’ai créé (et que tu peux copier si t’es d’humeur sociopathe)
J’ai pris une série de photos hyper retouchées, que j’ai trouvées sur des banques d’images (oui, c’est légal, je crois). Puis j’ai rempli la bio façon micro-influenceuse 2020 coincée dans une boucle Instagram :
- 📍 Paris - ✈️ entre deux avions
- 💼 Collabs only - DM pour bookings
- 🌱 Vegan & spiritual AF
- 💅 Beauty. Lifestyle. Self love.
Nom : Zoë. Âge : 29 ans, bien que la nana sur les photos en paraisse 24. Job : "Créatrice de contenu digital & brand strategist" (traduction : personne ne sait ce que ça veut dire mais ça en jette).
Résultat : un raz-de-marée de matchs… et de fous furieux
Dès la première heure, j’ai eu 134 matchs. Et des messages tous plus lunaires les uns que les autres. Top 3 des DM les plus what the fuck :
- "Salut, tu cherches un photographe perso ? Je peux te suivre dans tous tes voyages." (➡️ Alerte serial killer romantique)
- "T’as combien d’abonnés ? T’es open pour une collab OnlyFans ?" (➡️ PLS immédiate)
- "Je suis coach en crypto. On pourrait faire un live ensemble." (➡️ Littéralement NON.)
Ce que les hommes pensent des influenceuses (spoiler : ils fantasment + ils détestent)
Ce qui m’a le plus fascinée, c’est le double discours. La moitié voulait me pécho comme si j’étais une déesse tombée d’un reel Instagram. Et l’autre moitié voulait "me remettre à ma place", genre "les vraies femmes bossent pour de vrai", "t’as un vrai taf ou tu fais juste des selfies ?"… Un mec m’a carrément envoyé un vocal en mode : "Franchement, tu dois être chiante dans la vraie vie." ➡️ Bah écoute, t’as jamais été aussi proche de la vérité, mon pote.
Le moment où j’ai failli me faire griller
Évidemment, l’algorithme a ses limites. Un des mecs que j’avais matché m’a dit : "Mais attends, je te suis sur Insta depuis des mois, tu fais du yoga à Bali non ?" Panique. J’ai ghosté. J’ai failli tout supprimer. Puis j’ai repris un verre de vin et relancé l’appli. Ce test sociologique de l’enfer devait continuer.
Conclusion scientifique : les applis de rencontre sont un théâtre, Tinder c’est les Molières
J’ai tiré plusieurs enseignements de cette expérience borderline :
- Plus tu fais semblant d’être inatteignable, plus les mecs s’accrochent.
- Plus tu balances des mots en anglais dans ta bio, plus on t’imagine globe-trotteuse sexy.
- Et plus t’es fake, plus t’as de likes. C’est terrifiant.
Et si tu veux tenter, voici les règles du jeu
Tu veux t’amuser ? Fais ton propre fake test. Voici ce que je te recommande :
- Choisis des photos léchées (mais pas trop sexy, sinon tu reçois des photos que ton ophtalmo n’a pas envie de voir).
- Soigne ta bio : emojis, termes flous, anglicismes ridicules.
- Ne réponds jamais trop vite : tu dois avoir "une vie de ouf" donc t’as pas le temps.
- Et surtout : note tout, tu vas te marrer pendant des jours.
Mais pourquoi les mecs tombent dans le panneau ?
Parce qu’ils ont grandi avec des clips de rap où les femmes parfaites sont toujours en bikini au bord d’une piscine à Dubaï. Donc dès que tu leur balances un profil qui fait "star Insta", ils oublient leur cerveau. Et ils se ruinent en messages pour te séduire alors qu’ils sont en jogging devant un plat Picard.
Je culpabilise ? Non. Enfin un peu. Mais surtout non.
Oui, j’ai menti. Mais eux aussi. Tu crois qu’il est vraiment entrepreneur, celui qui vit chez sa mère à Courbevoie ? Tu crois qu’il mesure vraiment 1m83 alors qu’il dépasse pas le rayon pâtes au Monoprix ? Tout le monde joue un rôle. Moi j’ai juste mis des paillettes dans le mien.
Verdict : c’était WTF, c’était ridicule, c’était magique
J’ai rigolé, j’ai grimacé, j’ai pris des captures d’écran compromettantes. Et surtout, j’ai compris une chose : Tinder, c’est un peu comme la télé-réalité. T’as beau savoir que c’est fake, tu continues de regarder. Alors la prochaine fois que tu matches une influenceuse, pose-toi la bonne question : Est-ce qu’elle est vraiment influenceuse… ou est-ce qu’elle t’écrit cet article ? 😉