Le lundi, ce jour maudit qui pue la productivité forcée
On connaît toutes ce sentiment. Le réveil qui sonne après un week-end trop court. Le café avalé en panique. Les mails qui s'empilent comme ta pile de linge à plier. Et surtout, cette pression absurde de "bien commencer la semaine". Franchement, qui a décrété que le lundi devait être le jour le plus productif de notre existence ? C'est là qu'arrive le concept révolutionnaire – ou parfaitement fainéant, selon le point de vue – du Bare Minimum Monday.
Mais c'est quoi, ce "Bare Minimum Monday" ?
Né sur TikTok (évidemment), ce mouvement a été popularisé par Marisa Jo Mayes, une créatrice de contenu américaine en mode ex-burnout. Elle a décidé de dire "nope" à la dictature du lundi ultra-efficace, pour adopter une nouvelle routine : faire le strict minimum le lundi. Le concept :
- Tu ne planifies que des tâches essentielles.
- Tu évites les réunions (ou tu les esquives avec classe).
- Tu prends ton temps le matin, genre slow life version open space.
- Et surtout, tu fais passer ton bien-être AVANT ta to-do list.
En gros, tu reprogrammes ton cerveau pour que le lundi ne rime plus avec souffrance, mais avec douceur. La flemme, mais chic.
Pourquoi ça cartonne autant ?
Parce qu'on est toutes crevées, voilà pourquoi. La semaine commence souvent avec une charge mentale XXL : enfants à déposer, métro à prendre, courses à penser, boss à affronter… Et comme si ça ne suffisait pas, la société nous vend l'idée qu'il faut "attaquer la semaine à fond". Résultat ? Burnout en approche, cortisol qui explose et moral en chute libre. Le Bare Minimum Monday, c'est un gros doigt levé à cette injonction de performance. C'est se dire : "Je vais bosser, mais je vais pas me sacrifier non plus."
Ce n'est pas de la paresse, c'est une stratégie de survie
On pourrait croire que c'est une excuse pour glander. Mais en réalité, c'est une vraie méthode de gestion du stress. Des psychologues expliquent que réduire la charge mentale le lundi permet d'améliorer la productivité sur le reste de la semaine. Exemple concret : Lucie, 38 ans, cheffe de projet dans une grande boîte, a testé le concept. "Le lundi, je ne prends plus de calls avant 11h. Je me fais un petit-déj tranquille, j'organise ma semaine à mon rythme. Résultat : je suis beaucoup plus concentrée le mardi et je culpabilise moins."
Comment adopter le Bare Minimum Monday sans te faire griller au taf ?
On te voit venir : "Mais moi j'ai un patron relou, je peux pas faire ça." Pas besoin d'arriver en claquettes. Voici quelques techniques de ninja pour intégrer le concept sans passer pour une fainéante :
- Prévois des tâches silencieuses (lecture, veille, réflexion stratégique).
- Bloque des créneaux dans ton agenda : "Travail en profondeur", "Focus", etc.
- Repousse les réunions non urgentes au mardi ou au mercredi.
- Commence ta journée par un moment pour toi : yoga, café au calme, balade.
Tu n'es pas obligée de tout révolutionner. L'idée, c'est de poser des limites et de réinventer ton lundi pour qu'il te respecte un peu plus.
Les haters diront que c'est du bullshit
Évidemment, les critiques ne manquent pas. Certains y voient une mode de privilégiés, un luxe réservé aux freelances ou aux cadres en télétravail. D'autres crient à la décadence de la société : "On ne veut plus bosser, ma bonne dame !" Mais franchement, est-ce si grave de vouloir commencer la semaine sans crise d'angoisse ? Si prendre soin de sa santé mentale devient un luxe, on est mal barrées.
Les entreprises commencent à s'y intéresser (sans le dire trop fort)
Certaines boîtes ont flairé le truc. Elles instaurent des slow Mondays, avec moins de réunions, ou des horaires aménagés pour éviter le rush. On commence enfin à comprendre qu'un salarié moins stressé, c'est un salarié plus efficace. Des startups offrent même la possibilité de travailler à 80% avec un lundi light payé comme un temps plein. Bon, c'est encore rare, mais c'est en train d'infuser.
Et si on arrêtait juste de se flageller le lundi ?
La vraie question, c'est : pourquoi on a autant besoin de justifier notre besoin de repos ? Est-ce qu'on pourrait, juste une seconde, accepter que notre corps et notre cerveau ne sont pas des machines ? Le Bare Minimum Monday, c'est un pas vers ça. Un petit "non" à l'agitation permanente. Une permission de ralentir. Et si c'était ça, le vrai luxe aujourd'hui ?
Les signes que tu as BESOIN d’un Bare Minimum Monday
- Tu as la boule au ventre dès le dimanche soir (syndrome du Sunday Scaries).
- Tu n'as pas le temps de respirer avant ta 3e réunion du lundi matin.
- Tu es à fleur de peau dès que ton boss écrit "Peux-tu me rappeler ?" à 9h01.
- Tu rêves secrètement de devenir une plante verte dans un salon zen.
Si tu te reconnais, il est temps de lever le pied. Et de le faire sans culpabiliser.
Conclusion : et si on faisait juste… moins ?
Le Bare Minimum Monday, ce n'est pas la fin du travail. C'est juste un rééquilibrage. Une façon intelligente de dire : "Je veux bosser, mais pas me cramer." C'est une invitation à revoir nos priorités. À remettre un peu de douceur dans nos débuts de semaine. Et surtout, à comprendre que faire moins, c'est parfois faire mieux. Alors lundi prochain, au lieu de courir comme une poule sans tête, commence doucement. Respire. Bois ton café lentement. Et fais juste… le minimum syndical. Tu verras, ça fait un bien fou.