Pourquoi il se roule par terre (et ce n'est pas pour le fun)
On pourrait croire que nos enfants sont des comédiens dignes des Césars, mais non. S'ils hurlent et se jettent au sol, ce n'est pas pour nous torturer (même si, parfois, on a des doutes). Avant tout, il faut comprendre ce qui se passe dans leur tête :
- Frustration intense : ils veulent un truc, on dit non. Boum. Cerveau en feu.
- Manque de vocabulaire émotionnel : ils ne savent pas exprimer ce qu'ils ressentent, donc ils crient.
- Fatigue, faim, trop de stimulations : combo explosif.
Bref, ce n'est pas un caprice systématique. C'est une tempête émotionnelle.
La règle d'or : ne pas en faire un spectacle
Premier réflexe : rester calme. Oui, plus facile à dire qu'à faire quand on transpire de honte au rayon biscuits. Mais si tu paniques, ton enfant panique encore plus. Garde un ton neutre, une posture ferme (mais pas agressive), et respire. Tu peux lui dire :
- "Je vois que tu es en colère. Je suis là, mais je ne crierai pas avec toi."
- "Quand tu seras prêt à parler calmement, je t'écouterai."
L'idée, c'est de ne pas nourrir la crise en entrant dedans.
Les bons gestes selon l'endroit
En plein magasin :
- Écarte-toi légèrement pour lui laisser de l'espace tout en gardant un œil sur lui.
- Ignore les regards. Vraiment. Ces gens ne paieront pas ta séance de psy.
À la maison :
- Propose un coin calme pour qu'il se pose. Pas une punition, une invitation au retour au calme.
- Laisse-le pleurer un peu si besoin, puis reviens vers lui quand l'orage est passé.
Dans la rue ou les transports :
- Assure-toi de sa sécurité en premier.
- Puis, applique la même méthode : calme, posture rassurante, et on attend que ça passe.
Ce qu'il ne faut surtout pas faire (même si c'est tentant)
- Menacer ("Tu vas voir quand on rentre !") → Ça empire les choses.
- Céder systématiquement → L'enfant apprend que le cri = obtention.
- Hurler plus fort que lui → Là, on part en battle de cris. Spoiler : personne ne gagne.
Et après la tempête ?
Une fois l'enfant calmé, on peut en parler. Pas pour gronder, mais pour comprendre ensemble ce qui s'est passé. Utilise des phrases comme :
- "Tu étais en colère tout à l'heure, non ?"
- "La prochaine fois, on peut essayer de respirer ensemble."
Nommer les émotions est essentiel pour que ton enfant apprenne à les gérer.
Prévenir les prochaines crises
Voici quelques techniques qui fonctionnent (la plupart du temps) :
- Donner des choix ("Tu veux prendre ce yaourt ou celui-là ?")
- Préparer l'enfant à l'avance ("On va au magasin, on n'achètera pas de jouet.")
- Ritualiser les sorties ("Tu peux choisir une compote à la fin si tu es resté calme.")
Et si les crises deviennent fréquentes ou violentes ?
Parfois, ça déborde. Si ton enfant fait plusieurs crises par jour, se blesse ou t'agresse, il est temps de demander de l'aide. Des solutions existent :
- Consulter un pédopsychiatre ou psychologue de l'enfance.
- Participer à des ateliers de parentalité positive.
- Lire des livres sur la gestion des émotions (on te donne des titres juste après).
Des livres à garder sur la table de chevet
- "J'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat (incontournable)
- "Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent" de Faber et Mazlish
- "Calme et attentif comme une grenouille" de Eline Snel (parfait pour les petits anxieux)
Rappelle-toi : tu n'es pas une mauvaise mère
Oui, on te regarde de travers. Oui, c'est épuisant. Mais gérer un enfant en pleine crise, c'est tout sauf facile. Tu n'es pas seule. Toutes les mères sont passées par là. Et non, ce n'est pas parce qu'il se roule au sol à 3 ans qu'il finira en garde à vue à 18. Courage. Tu gères.
Et si on en riait un peu ?
Parce que l'humour sauve tout (ou presque), voici un florilège de vraies phrases entendues dans la bouche d'enfants en pleine crise :
- "Je veux vivre au rayon chocolat." (idem, petit cœur)
- "Tu es la pire maman du monde… mais je t'aime quand même."
- "Si tu ne m'achètes pas ce jouet, je pars vivre chez mamie."
Conclusion ? Ils sont fous, mais on les aime. Et on finira par en rire… enfin, presque.